La chaise en plastique Monobloc, classique controversé du design

La chaise en plastique monobloc fait partie de ses meubles que l’on remarque à peine, tant elles nous entourent depuis notre enfance au quotidien. Fauteuil de l’été par excellence, c’est un objet design à part entière.

Österreich, Foto / Photo: Jürgen Lindemann

La chaise en plastique Monobloc, chaise pratique par excellence

La chaise Monobloc est une chaise en plastique, plus précisément en polypropylene. Son nom vient de sa nature-même : il signifie, en version abrégée, d’un seul bloc.

Cette chaise d’extérieur est très pratique car elle est légère, et peut s’empiler avec d’autres à l’infini. La version la plus répandue a une base large pour éviter qu’on n’en tombe, et son dossier est volontairement « troué » pour qu’elle ne s’envole pas trop lorsque le vent se lève.

Les origines de la chaise Monobloc

Concernant ses origines, le débat est ouvert. Certains l’attribuent à un designer canadien nommé Douglas Simpson, qui l’aurait dessinée en 1946, bien qu’elle ne fut produite que bien plus tard, dans les années 70, par les groupes Allibert et Grosfillex. Ci-dessous, la chaise monobloc de Douglas Simpson :

D’autres estiment que la chaise Monobloc n’a connu ses lettres de noblesse qu’avec la version du « fauteuil 300 » du designer Henri Massonnet, iventé en 1972, que voici :

The Surprising Origins Of Iconic Everyday Furniture! - jeksnaps

Henri Massonnet se serait lui même inspiré des chaises en plastique empilables de Joe Colombo, le modèle de « chaise universelle 4867 ». Il faut aussi citer ici la Panton Chair de Verner Panton, la Bofinger Chair de l’architecte Helmut Bätzner, ou la chaise Selene, de Vico Magistretti.

Vitra résume finalement ainsi l’historique : les premières expériences de chaise monobloc dateraient des années 1920 (alors avec du métal), mais c’est dans les années 50 que les matériaux et méthodes nécessaires pour la réaliser auraient été développées. Massonnet aurait eu le chic de rendre cette méthode plus efficace que ses prédécesseurs, la production d’une chaise ne durant alors plus que deux minutes, et la chaise étant, en termes de coûts, bien plus accessible.

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40 Monoblocs, Foto / Photo: Jürgen Lindemann

Un milliard de chaises vendues dans le monde

Tous ces modèles ont en commun d’être formés d’un seul bloc, fait à partir de thermoplastique coulé dans un moule et chauffé à 220°. Il n’y a pas de vis, pas de soudure : juste une chaise toute prête à l’emploi, dès sa sortie du moule en question.

A ce jour, près d’un milliard de ces chaises monobloc auraient été vendues… rien qu’en Europe. Une entreprise italienne en fabriquerait plus de 10 millions par an à elle seule. La raison : ces fauteuils sont très peu chers à produire, quelques euros seulement. Ils peuvent se décliner en une multitude de couleurs et versions. C’est, rappelle le musée du design de Vitra, qui lui a consacré une exposition complète, « l’exemple par excellence d’un meuble abordable, et de fait démocratique.

Une chaise en plastique controversée

L’objet a pour autant toujours été décrié. Pour son impact sur l’environnement déjà, et le fait qu’il s’agisse d’un objet de consommation de masse (certains designers ont d’ailleurs travaillé à des versions plus vertes de la pièce). Mais aussi pour son aspect visuel. La monobloc ne fait pas l’unanimité de ce point de vue-là : certains la trouvent si laide, qu’elle a temporairement été interdite dans les rues de Bâle en Suisse, pour « préserver la beauté du paysage ». C’est dire.

Chaises en plastique jaunes de plage

Crédits photo : @andoniberistain – MoMA – Vitra