Fairfield Porter, peintre du quotidien
Les amateurs et amatrices d’art abstrait peuvent passer leur chemin. Le peintre américain Fairfield Porter est lui, maître du figuratif. Il a peint son quotidien sans jamais chercher à le déformer. Portrait.
Comment Fairfield Porter est tombé amoureux de l’art
Fairfield Porter, dont vous apercevez ci-dessous un auto-portrait, est né à Winnetka, une ville à la périphérie de Chicago, dans l’Illinois. Cinquième enfant de sa fratrie, il grandit dans une famille qui a hérité d’un important patrimoine immobilier dans la région.
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Très tôt, il démontre un intérêt pour l’art et les livres. Sa mère, progressiste et encline à tester de nouvelles formes d’éducation, l’encourage dans cette voie en lui apprenant la critique d’art. Elle gère les biens familiaux, un travail dans lequel son mari, architecte de formation, la rejoindra durant la crise économique.
En 1924, Fairfield Porter entre à l’université de Harvard pour y étudier la philosophie et l’histoire de l’art. Il écrit de la poésie, commence à s’intéresser à la politique et aux idées de la gauche – il profitera d’un tour de France à vélo pour suivre un cours donné par Léon Trotski en personne. Il racontera plus tard que cette époque a façonné l’artiste qui était en lui.
En 1928, alors qu’il obtient son diplôme, il décide de poursuivre sa formation à New York, à l’Art Students League. Il s’intéresse alors en particulier à l’art abstrait. Il fait notamment partie des premiers acheteurs des œuvres de Willem de Kooning, devenu figure de l’art expressionniste.
La peinture figurative, ou l’art des détails du quotidien
Mais l’Américain rêve d’autre chose pour lui. Ce qu’il veut, c’est représenter la réalité, retranscrire ce qu’il voit. Les peintres abstrait, dit-il, « isolent l’art des détails du quotidien« .
Il mettra des années à développer son style. Entre l’Europe et les États-Unis, entre la politique, la critique d’art et sa riche vie sociale et familiale (il épouse la poète Anne Channing en 1932, avec laquelle il aura cinq enfants), il peaufine son art et se fait tout doucement un nom sur la scène new-yorkaise. Il faut attendre 1952 pour découvrir sa toute première exposition dans une galerie.
Le grand public découvre alors ses portraits, ses scènes domestiques d’une touchante banalité, ses paysages, qu’il trouve tout simplement autour de chez lui. C’est un univers doux, confortable, paisible, dans lequel le temps semble être suspendu.
Les années 50 seront son âge d’or dans tous les domaines, mais il ne cessera de peindre par la suite. Ses paysages les plus connus ont ainsi été réalisés durant les cinq dernières années de son existence, de 1970 à 1975…